rameaux 22

Voici le dimanche des Rameaux, voici (dans les Evangiles) le jour où nous recevons ce témoignage : Jésus entre dans la ville capitale, Jérusalem, acclamé par des foules : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Et les gens lui déroulent un ‘tapis rouge’, avec des branches et leurs manteaux !!! Et il est assis sur un ânon. Ses amis se remémorent les prophéties qui annonçaient : « Voici ton roi, il entre dans sa ville, humble, monté sur un petit âne. »


Les foules l’acclament, elles marchent devant lui et derrière lui : ça fait du monde ensemble ! Et voici que nous, nous restons seuls à la maison : pas de regroupement, pas de célébration commune, pas d’enthousiasme collectif, pas de cris et de chants de joie… Chacun chez soi. Pandémie oblige. Nous sommes dans une situation commune pour limiter la propagation : confinés chacun dans nos maisons !


Ne restons pas dans une attitude de tristesse et de déception. Arrêtons-nous plutôt sur l’humilité de Jésus, sur sa « petitesse ». Il ne vient pas s’imposer, comme des Juifs le rêvaient, comme beaucoup l’attendent : « si Dieu était ceci, cela, on n’aurait pas tel problème… » Mais Jésus vient proposer son amour, sa proximité qui fait vivre et rend heureux. Ce n’est pas un roi comme les autres. Sa présence n’évite pas les malheurs et les obstacles, lui-même avancera avec courage et foi dans cette grande Semaine Sainte : il vient et il donne SA vie.


Aujourd’hui, j’invite chacun - si vous êtes en famille, faites-le ensemble - à tracer sur soi le signe de la Croix ; puis levez-vous et faites quelques pas en pensant à cette entrée de Jésus ; dites-lui : (dans la préface, missel du jour) Jésus, toi qui es innocent, tu as voulu te laisser juger comme un malfaisant, comme un criminel ; c’est l’œuvre d’amour de Dieu en toi pour nous… (et vous pouvez continuer cette prière, avant de la conclure avec ‘Notre Père’). Jésus en entrant dans la ville, en entrant dans la vie humaine, va au bout de cet amour. Il entre dans la passion. J’entends le mot ‘passion’ dans deux sens :

  • La passion amoureuse de Dieu qui se donne absolument et définitivement, qui nous cherche sans cesse ;
  • La passion, les souffrances, la violence destructrice, les humiliations, et enfin la mort ignominieuse.

Tel est l’amour que Jésus nous manifeste. Ainsi, en ouvrant un chemin (dans la maison et surtout dans nos cœurs) nous marchons avec lui. Nous voulons le soutenir en aimant ces gens qui nous contredisent, ces gens que nous critiquons, ces gens qui nous agacent, ces gens que nous voulons oublier, etc. Et en saluant ceux que nous croisons, caissières et autres, en souriant à nos voisins et à nos proches, en prenant des nouvelles de personnes seules, en respectant dans notre conduite les autres usagers de la route, en mettant un frein à ma langue et un esprit positif à mes pensées, etc. Et pour eux, ma prière ! Ce sera une belle communion à Jésus qui, jusque sur la croix dit : « Père, pardonne-leur : ils ne savent ce qu’ils font. »

Je me décide aussi à suivre, soit grâce à Internet, soit avec un missel, ‘prions en Eglise’ ou ‘magnificat’ et avec des émissions TV, la progression de cette grande semaine, jeudi et vendredi qui sont Jours Saints.

Belle Semaine Sainte : restons en lien ! N’hésitez pas à invoquer Marie : elle a accompagné Jésus jusqu’au pied de la croix ; les Actes des Apôtres nous disent qu’elle est encore là, lors de la Résurrection, habitée par la Présence de Dieu, l’Esprit Saint que les apôtres et les amis du Christ recevront.

Bernard BLONDAUX