Eglise Sainte-Madeleine (XIIe siècle) - Péronne

C'est sans doute aux moines clunisiens que l'on doit la construction, ou plutôt la reconstruction de l'église au XIIe siècle. On peut peut-être voir dans l'appareil de la façade, en opus spicatum par endroit, un indice de plus grande ancienneté de cette partie là de l'édifice (Xe-XIe s.). La nef unique plafonnée est prolongée par une travée couverte d'une coupole sur trompe, puis par une abside courte comportant une galerie d'arcatures reposant sur des colonnettes à chapiteaux sculptés. Le dernier étage du clocher a été reconstruit à l'époque moderne. Péronne était au XIIe siècle une obédience (ou doyenné) de Cluny, comme BézornayJalogny ou Malay. Il s'agit d'un prieuré à la tête d'un réseau de biens temporels, des centres d'exploitation en fait, parfois aussi d'une paroisse - et c'est le cas à Péronne. Jusqu'au milieu du XIIe siècle le terme utilisé pour désigner ces maisons au coeur du système religieux, institutionnel et seigneurial clunisien est obedientia (obédience), peu à peu remplacé par decania (doyenné).

Peronne linteau lions 663x352   Peronne linteau coq 439x275


On notera la présence de deux linteaux très intéressants aux portails sud de l'église. L'un est orné d'un coq et l'autre de deux quadrupèdes affrontés autour de ce qui est sans doute l'Arbre de vie. Il s'agit d'un remploi d'éléments sculptés probablement au XIe siècle, dans le deuxième cas au moins.

 

Source : Bourgognemedievale.com.

 



L'église Sainte-Madeleine de PéronnePeronne 628x600

L’église de Péronne est citée au synode de Chalon de 938. L'appareil de la façade de l’entrée principale, en opus spicatum (en arête de poisson) par endroit, est un indice de cette ancienneté (Xe-XIe s.). L’église a dû être reconstruite entre 1080 et 1120, sans doute par les moines de Cluny. Péronne était au XIIe siècle une obédience (ou doyenné) de Cluny. Il s'agit d'un prieuré à la tête d'un réseau de biens temporels, d’un centre d'exploitation agricole, et d’une paroisse. Jusqu'au milieu du XIIe siècle le terme utilisé pour désigner ces maisons au centre du système religieux, institutionnel et seigneurial clunisien est obedentia (obédience), peu à peu remplacé par decania (doyenné). L'église fut vendue comme bien national le 2 prairial an VII (21 mai 1799), au sieur Émilian Teste. Des modifications architecturales ont été apportées entre le XVIe siècle et le XXe siècle. En 2013, une restauration extérieure complète a eu lieu.

Peronne Dessin Michel Bouillot 310x223

Intérieur

Peronne plan 480x129L’église présente dans son plan les dispositions suivantes : une nef unique, une travée sous clocher et une abside en hémicycle.

La nef est plafonnée; elle est éclairée de chaque côté par deux grandes fenêtres modernes en plein cintre; on aperçoit à l’extérieur la trace des anciennes fenêtres.

On passe de la nef dans la travée sous clocher par une grande arcade doublée en cintre brisée : deux colonnes engagées supportent la retombée intérieure. Le dessous du clocher est voûté en coupole sur trompes en cul-de-four; de grands arcs en cintre brisé sont appliqués latéralement contre le mur, et soutiennent la coupole. On aperçoit sur les murs, derrière une couche uniforme de badigeon, la trace des fenêtres qui éclairaient cette travée.

Peronne choeur 590x323On passe dans l’abside en hémicycle qui forme le choeur sous une grande arcade doublée en plein cintre; c’est l’arc triomphal, dont les retombées intérieures sont des colonnes engagées.

Le mobilier liturgique moderne a été conçu par Michel Bouillot (tabernacle et croix). L’abside est éclairée par trois étroites fenêtres ébrasées en plein cintre, s’ouvrant sur une galerie d’arcatures de sept formes en plein cintre, dont les impostes reposent sur cinq colonnettes à chapiteaux sculptés et sur trois pilastres cannelés.

Mobilier

Vitrail de Marie-Madeleine, à qui l’église est dédiée, et d’Elizabeth de Hongrie. Chaire et confessionnal repeints. Statue de l’Enfant-Jésus de Prague (1930), don de la famille Delorme, de Péronne.

Extérieur

L’étage supérieur du clocher a été reconstruit à l’époque moderne.

  Peronne porche 354x535   La façade est nue; sous le toit du petit porche ouvert qui y est appliqué, on voit la porte principale dont l’encadrement en plein cintre date de la fin du XVe siècle ou du XVIe, comme en témoignent les bases qui cantonnent les moulures et leurs pieds-droits à la retombée.

Sur l’élévation latérale, des contreforts plats divisent à l’extérieur la nef en cinq travées, plus décoratifs qu’utiles puisque la nef n’a jamais été voutée. On aperçoit encore dans la maçonnerie la forme de quelques anciennes fenêtres. La corniche du toit est soutenue par des modillons simples. Sur le mur latéral, au midi, s’ouvre une porte remaniée dont l’archivolte moulurée est en plein cintre; les sommiers de cette archivolte reposaient autrefois sur des tailloirs de colonnettes aux chapiteaux aujourd’hui mutilés.

On notera la présence de deux linteaux très intéressants aux portails sud de l'église. L'un, d’inspiration orientale, est orné de deux lions affrontés autour de l'Arbre de vie. C’est un remploi d'un élément sculpté au Xe-XIe siècle. L’autre linteau est orné d’un coq, en remploi.

Peronne linteau lions 663x352   Peronne linteau coq 439x275

Le clocher carré, massif, abrite une cloche de 1.035 kg, fondue en 1872 par Burdin Aîné, fondeur à Lyon, et bénie par l’abbé Pelot, curé de Péronne. Il comporte deux étages romans : l’étage inférieur présente sur chaque face trois arcatures doublées en plein cintre ; le niveau intermédiaire a un mur plein ; l’étage supérieur, percé de fenêtres, date de 1877. Deux contreforts soutiennent le clocher de chaque côté. L’abside, à deux contreforts, est éclairée par trois fenêtres, sans ébrasement.

Source : Jean Virey, Les églises romanes de l'ancien diocèse de Mâcon, Imprimerie Protat, Mâcon, 1935. Articles de Pierre Dumoulin.

 

Marie Madeleine se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :
« Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. »
Jésus lui dit alors : « Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! »,
et elle raconta ce qu’il lui avait dit. Jean 20,15-18

 

 

Présentation réalisée en 2021 par la Pastorale du Tourisme en Saône et Loire. Voir la fiche ICI.


Voici quelques photos (cliquer sur une image pour l'agrandir) :

Eglise de Péronne