L'église Saint-Etienne d'Azé

Eglise Saint Etienne d'AzéL’église d’Azé, « ecclesia Aziazi », est citée en 915 comme appartenant à l’abbaye de Tournus. Elle a gardé de l’époque romane son clocher et son abside (postérieurement remaniée). Sa nef, ses bas-côtés et ses deux chapelles absidiales ont été construites en 1867, sur les plans de l’architecte Berthier.
L’église Saint-Etienne d’Azé actuelle se compose donc de deux parties distinctes, l’une romane et l’autre moderne (style mi-roman, mi-gothique) avec un plan tréflé.

Saint-Etienne, patron de la paroisse, fut diacre de la première communauté chrétienne de Jérusalem. Accusé de donner la primauté à la foi chrétienne sur la loi juive, il fut lapidé vers 37 après Jésus-Christ.
En 1829, des reliques de Saint-Etienne ont été trouvées à l’intérieur du grand autel. Elles y auraient été placées en 1612, lors de la consécration de cet autel par Mgr Gaspard Dinet, évêque de Mâcon.

 

Intérieur

La nef nouvelle est longue de quatre travées, plus une demi-travée de façade, flanquées de bas-côtés et closes par des chapelles absidiales. De grandes arcades en cintre brisé, légèrement surhaussées, un bandeau horizontal séparatif des étages, des fenêtres hautes et un voûtement d’ogives, forment l’ensemble de cette partie moderne.
Les travaux de rénovation de l’abside romane semi-circulaire, en 2016, ont permis de faire apparaître les traces de la décoration d’origine et de l’agencement de cet espace (murs peints, niche avec ouverture vers l’extérieur) et de mettre en valeur les arcs et voûtes à profil brisé dont la large arcade de communication entre nef et choeur.

Mobilier

Les pièces historiquement les plus intéressantes du mobilier encore en place sont trois plaques :

  • Une plaque de marbre armoriée avec couronne comtale (1863) à la mémoire de Monsieur et Madame de la Forestille, « bienfaiteurs de l’église », fixée au mur de la chapelle absidiale de droite, dédiée à la Vierge Marie.
  • Une plaque de marbre blanc, avec une inscription libellée en latin accompagnée de deux blasons accolés, apposée contre le mur de façade, côté droit en entrant (famille noble Clériade-Vacher, XVIIIe).
  • Une plaque commémorative (1811), gravée de l’inscription : à la mémoire de Mme Blais inhumée dans l’église, contre le mur de façade du côté gauche en entrant.

Un monument, à la mémoire des soldats de 1914-1918 morts au combat ou des suites de leurs blessures, réalisé grâce à une souscription, est placé à l’intérieur de l’église, à droite en entrant.

Des oeuvres de Michel Bouillot, artiste du Clunysois (1929-2007), ont été créées pour être utilisées à des moments liturgiques précis : une croix double face de la Passion et de la Résurrection réalisée en carreau de faïence (vendredi saint et jour de Pâques) et un devant d’autel figurant « La Cène », en carreaux de céramique (cérémonie du Jeudi saint).
Se trouve également dans la sacristie de l’église une croix dite de Saint-Damien, en mémoire du crucifix peint de la chapelle Saint-Damien d’Assise (Italie). Cette oeuvre de Michel Bouillot avait été réalisée pour l’église Saint-Denis de Lugny.

Vitraux

En 1869, le comte de Murard a fait monter, dans le choeur roman et les chapelles absidiales, des vitraux illustrant la Vie de la Vierge et de Saint Pierre apôtre. Antérieurement destinés à la nouvelle église Saint-Pierre de Mâcon, ils avaient été fabriqués par les ateliers Didron, auteurs des verrières à Saint-Urbain de Troyes et à la cathédrale de Soissons.
La façade de l’entrée de l’église est percée de trois fenêtres éclairées par des vitraux neutres. Le vitrail central est figuratif tandis que les deux vitraux latéraux présentent des motifs flammés comme on peut en retrouver sur d’autres vitraux dessinés par Michel Bouillot. La feuille de chêne est présente sur celui de gauche ce qui permet de les attribuer de manière certaine à cet artiste. Le personnage esquissé dans le vitrail central est peut-être Saint-Etienne, saint patron du lieu.

Statuaire

L’église conserve trois oeuvres de bois sculpté et peint : un Christ en croix du XVIe siècle et deux statues (1830), Notre-Dame à l’Enfant et Saint -Etienne, en tenue de diacre, la palme du martyre à la main.

Extérieur

De l’église romane subsiste le clocher carré comportant un étage de beffroi sur une souche haute et élancée et l’ancien choeur, à abside semi-circulaire, épaulé par deux contreforts. Sa toiture de lauzes est soutenue par une corniche à modillons nus.
La façade principale est creusée d’un grand portail en plein cintre surmonté d’un fronton dont le tympan sculpté d’un Christ en majesté, inscrit dans une mandorle et entouré des quatre symboles évangéliques, rappelle celui de l’église Saint-Trophime d’Arles (XIe-XIIe siècle).
Toute de pierre apparente, la nef est épaulée de nombreux contreforts à talus, obliques, en façade, droits sur les côtés.
La tourelle d’escalier semi-cylindrique sert à la montée au clocher.

A proximité

Le prieuré, maison au côté sud de l’église, a été habitée par des artisans et des commerçants, avant d’accueillir pendant une trentaine d’années, dans les années 1950, des religieuses de la Congrégation des Soeurs de la Contemplation. Un bâtiment voisin a vu l’installation d’une Ecole libre vers 1830, puis de Soeurs de Saint-Joseph de Cluny en 1846, d’un curé de Cluny et d’un abbé, avant d’être acquis par des particuliers.
Le cimetière, déplacé, dès 1860, avant le début des grands travaux d’agrandissement de l’église qu’il entourait jusque-là, vers le bas du bourg, au nord-est après le pont sur la Mouge, a une clôture réalisée en moellons de calcaire réguliers. Les pilastres du grand portail d’entrée sont gravés, sur leurs pinacles, d’inscriptions libellées en latin.
La Chapelle Saint-Etienne, à 200m au nord de l’église, de style néo-gothique (XIXe siècle), est située dans le jardin d’une propriété privée. Elle a été convertie en chapelle funéraire. Philippe Laborier y est inhumé (blason et couronne ducale).
De nombreuses croix, une au cimetière et des croix routières, jalonnent le bourg et les hameaux de la commune d’Azé.

Bibliographie

  • Bressand René, « Azé à travers les siècles » (1999).
  • Jeannet André, « Azé des origines à la fin du XIXe siècle » (1992).
  • Oursel R. et A.M., Histoire et monuments de Saône-et-Loire « Canton de Lugny » (1998)
  • et Archives départementales (1973).

"Etienne déclara :
« Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. »
Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles.
Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider.
Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul.
Étienne,
pendant qu’on le lapidait, priait ainsi :
« Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »
Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte :
« Seigneur, ne leur compte pas ce péché. »
Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort. "
Actes des Apôtres, 56-60 

 

Présentation réalisée en 2017 par la Pastorale du Tourisme en Saône et Loire. Voir la fiche ICI.

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