Se donner à la confiance...
C’est davantage que se donner avec confiance ! Sainte Thérèse de Lisieux est un exemple lumineux pour nous d’une baptisée se donnant tout entière à la confiance. Elle a pu répéter avec bonheur cette parole de Saint Jean de la Croix : « on obtient de Dieu autant que l’on espère ! »
Un peu comme pour l’air que nous respirons, dont nous éprouvons d’autant plus la valeur que lorsque nous en manquons, ou l’eau que nous buvons, ainsi la confiance s’éprouve-t-elle comme absolument indispensable à la vie. Notre être entier est créé par confiance et pour la confiance. Et quand elle vient à manquer, nous souffrons.
La confiance envers quelqu’un, ou celle que les autres nous accordent, ou la confiance en soi n’est pas une simple inclination du cœur, elle est volonté d’aboutir. Saint Thomas d’Aquin dit « qu’elle est motivée par une ferme persuasion de nos ressources ou de l’aide d’autrui ». Et cette ferme persuasion de pouvoir réussir quelque chose est une résolution qui a partie liée avec la vertu de force et avec l’espérance. Dans la parabole des talents, les serviteurs loués et récompensés le sont en raison de leur active confiance, jusque dans les banquiers (ce qui à l’époque représentait un risque réel !)
Le serviteur paresseux et craintif, qui se voit dépouillé même de ce qu’il pensait avoir conservé, a cruellement manqué de confiance. Il n’a eu confiance ni en lui-même pour faire fructifier ce qu’il avait reçu, ni dans les autres, ni dans la valeur de ce qui lui avait été confié. Qui plus est, ou plutôt à la racine de cette étroitesse et de cette peur, il y une image perverse de Dieu, comme si celui-ci était dur et radin au lieu qu’il est source éternelle de vie, de confiance et de générosité.
L’homme qui a confiance est persuadé qu’il aboutira. Il mise sur le sens de ce qu’il choisit d’entreprendre avec d’autres. Car la confiance ne marche jamais dans les isolements. Quelle belle chose, déjà dans l’ordre naturel, que de voir des hommes et des femmes mettre en œuvre des projets audacieux ! Et vivre en chrétiens dans le monde n’est-il pas le plus beau projet que nous puissions entreprendre ?
+ Benoît RIVIERE