33ème dimanche ordinaire 

 

Choisir de vivre avec confiance et générositéparabole talents matthieu 25 14 30


Comment durer efficacement dans l’attente du retour du Seigneur ? La réflexion entamée dimanche dernier se poursuit pour nous engager à ne rien perdre de tout ce dont le Seigneur et la vie nous gratifient. Au regard du projet divin de partager définitivement sa joie à tous les hommes, peu importe le volume de ce que nous recevons aujourd’hui. Que nous ayons en abondance ou fort peu, l’essentiel est de le faire fructifier : tout ce qui de nos biens et de nous-mêmes aura été développé, partagé, offert, mis au service avec amour, est déjà en connivence avec le Seigneur et sera divinisé. Ce qui est donné nous allège, libère de l’espace dans notre cœur et l’agrandit en même temps que cela édifie le royaume. Certes, cela ne va pas sans risques. Mais quoi de plus tragique que de vivoter et risquer une mort définitive par peur de risquer de vivre vraiment jour après jour ?
Tout ce qui est préservé par paresse, par refus d’ouverture et d’accueil, ou par peur, freine notre marche et se trouve définitivement perdu pour le royaume. On peut réellement perdre sa vie en voulant la garder. Il ne s’agit pas de viser des choses grandioses mais tout simplement de répondre, selon les talents reçus, avec générosité et confiance aux appels de la vie tels qu’ils se présentent.

À chaque célébration, le Christ vient à notre rencontre. Préparons nos coeurs à sa venue, accueillons son pardon.

  • Jésus, toi notre maître, notre lumière, dissipe nos ténèbres. Prends pitié de nous, Seigneur.
  • Ô Christ, toi le sauveur du monde, le serviteur livré par amour, pardonne nos manques d’amour. Prends pitié de nous, Seigneur.
  • Jésus, toi notre maître, Fils de Dieu dans la gloire, réveille notre vigilance. Prends pitié de nous, Seigneur.

1ère LECTURE : « ses mains travaillent volontiers »

Lecture du livre des Proverbes 31, 10-13.19-20.30-31
Une femme parfaite, qui la trouvera ? Elle est précieuse plus que les perles !
Son mari peut lui faire confiance: il ne manquera pas de ressources.
Elle fait son bonheur, et non pas sa ruine, tous les jours de sa vie.
Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers.
Elle tend la main vers la quenouille, ses doigts dirigent le fuseau.
Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux.
Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange. Célébrez-la pour les fruits de son travail: et qu’aux portes de la ville, ses œuvres disent sa louange !

PSAUME 127 : R/ Heureux qui craint le Seigneur !


Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies!
Tu te nourriras du travail de tes mains:
Heureux es-tu! À toi, le bonheur!
        Ta femme sera dans ta maison
        comme une vigne généreuse,
        et tes fils, autour de la table,
        comme des plants d’olivier.
Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse!
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie.



2e LECTURE : « Vous êtes tous des fils de la lumière»


Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens 5, 1-6
Pour ce qui est des temps et des moments de la venue du Seigneur, vous n’avez pas besoin, frères, que je vous en parle dans ma lettre. Vous savez très bien que le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront: « Quelle paix! quelle tranquillité!», c’est alors que, tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux, comme les douleurs sur la femme enceinte: ils ne pourront pas y échapper. Mais vous, frères, comme vous n’êtes pas dans les ténèbres, ce jour ne vous surprendra pas comme un voleur. En effet, vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour; nous n’appartenons pas à la nuit et aux ténèbres. Alors, ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres.

ÉVANGILE : Alléluia. Alléluia. Demeurez en moi, comme moi en vous, dit le Seigneur; celui qui demeure en moi porte beaucoup de fruit. Alléluia.

Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 14-30
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole: « C’est comme un homme qui partait en voyage: il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.
Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes. Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit: “Seigneur, tu m’as confié cinq talents; voilà, j’en ai gagné cinq autres.” Son maître lui déclara: “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur.”
Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit: “Seigneur, tu m’as confié deux talents; voilà, j’en ai gagné deux autres.” Son maître lui déclara: “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur.”
Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit: “Seigneur, je savais que tu es un homme dur: tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”
Son maître lui répliqua: “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !“

Prière universelle

  • Pour tous les témoins de l’Évangile à travers le monde. Que le Père soutienne ceux qui peinent dans leur mission. Prions.
  • Pour les bénévoles des associations caritatives et humanitaires. Que le Père permette que leurs actions portent du fruit. Prions.
  • Pour les anonymes déployant leurs talents au service des plus pauvres. Que le Père révèle sa tendresse à ceux qu’ils visitent. Prions.
  • Pour tout le personnel médical et des aumôneries qui s’efforce de réconforter ceux qui souffrent, d’apaiser ceux qui redoutent la fin du monde. Prions.

Dieu donne sans compter dans cette parabole, puisqu’un talent correspond à 17 années du salaire d’un ouvrier ! Dans la démesure, la Bonne Nouvelle se propose aux hommes, à tous les hommes. Mais alors, comment comprendre la sévérité paradoxale du maître vis-à-vis du troisième serviteur ?
Dieu n’attend pas de nous que nous soyons parfaits, ni exempts de défauts (même les plus grands saints ne le sont pas), mais bien plutôt que nous accueillons dans la confiance la largesse démesurée de ses dons. C’est ce qu’ont fait les deux premiers serviteurs, appelés à entrer dans la joie de Dieu en devenant ses amis (je ne vous appelle plus serviteurs mais amis Jn 15,15). C’est ce que n’a pas fait le dernier, plus par orgueil que par peur, parce qu’il n’a pas voulu croire au don de Dieu, sans doute par autosuffisance. Ce faisant, il se prive lui-même de la joie que Dieu offre à profusion…