L’église Saint-Pierre datant du début du XIIe siècle, placée sous le vocable de saint Pierre, est romane dans l’ensemble malgré de nombreux remaniements. Elle est composée d’une large nef unique, d’une arcade brisée vers la travée sous clocher, et d’une abside en hémicycle reconstruite au XVIIe ou XVIIIe siècle. La travée de choeur est voûtée d’un berceau en plein cintre, soutenu par deux arcs de décharge.
Au nord, flanquant la travée de choeur : la chapelle gothique à croisée d’ogives des seigneurs de Cruzille (XVe siècle), la famille Montrevel, est placée sous le vocable de saint Georges. De forme carrée, elle s’ouvre sur la nef par une arcade en cintre brisé. Un hagioscope percé dans l’arc de décharge permet d’avoir vue sur le maître-autel.
Parmi les pierres tombales figurent celle de Jacques-Philippe-Eugène de la Baume-Montrevel, seigneur de Mercé, comte de Cruzille, Noble, Brancion et autres lieux, mort à Cruzille en 1731. Pierre sur laquelle est gravée l’inscription suivante :
Cy gist haut et puissant seigneur messire Jacques-Philippe-Eugène de La Baume Montrevel, seigneur de Cruzille et ancien mestre de camp, chevalier de Saint-Louis, mort le 15 may 1731 âgé de 73 ans.
Le clocher carré s’élève sur un soubassement ajouré, sur chaque face, de deux baies en plein cintre, comprises dans des encadrements de bandes en creux ou lésènes. En 1852, le clocher a été exhaussé de l’étage du beffroi et la flèche d’ardoises construite. Ce beffroi est percé sur chaque face d’une seule fenêtre en plein cintre. Le clocher abrite une cloche unique, fondue en 1925. Sur cette cloche figure l’inscription suivante : Je me nomme Jeanne-Lucie. J’ai eu pour parrain Lucien Bonvilain et pour marraine Jeanne Girardin, donateurs, avec les familles : Bouilloud Chambard, Dumont Ducloux, Bouilloud Jean, Alabeatrix Clément, Desbois Jean Antoine, Guenebaud Boisseaud, Guichard Letourneau, Lagadrière, Renard Vitrier, Tussiau. Bénie en 1925 par l’abbé Revenet [sic], archiprêtre de Lugny. Georges Farnier, fondeur à Robecourt (Vosges).
De minces contreforts scandent les murs latéraux de la nef. Sur l’abside prend appui le beau portail classique en plein cintre (1701) ouvrant sur la cour de l’ancien presbytère dont ne subsistent que quelques bâtiments. Une restauration extérieure générale de l’église a eu lieu en 1990-1993.
La nef a été prolongée vers l’ouest de la profondeur d’une travée à l’époque moderne. Ce prolongement se discerne à la pente de toit plus courte. On a réemployé dans la façade l’ancien portail roman en plein cintre, dont la voussure repose sur deux colonnes surmontées de chapiteaux ornés de palmes au nord et de trois masques humains au sud.
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